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Rencontres et colloques

Événements de l'Espace éthique de mai 2015

Procréation humaine, annonce de la maladie grave et réflexion sur le management

Publié le : 06 Mai 2015

Maladie chronique – Annonce de la maladie grave

Lundi 18 mai 2015 – 9H-18H

Espace éthique /IDF – Paris • CHU Saint-Louis /APHP

Sous la direction de :

Nadine LE FORESTIER & Aymeric REYRE

Depuis cinq ans, ce séminaire thématique consacré à l’annonce de la maladie s’est imposé comme un rendez-vous important. Chaque année, il renouvelle son approche. À partir d’interventions solidement étayées par l’expérience de terrain et des recherches universitaires, il est proposé d’approfondir les multiples questions que soulève l’annonce de la maladie grave. Moment initial, complexe du fait de ses enjeux déterminants dans la relation de soin, le processus d’annonce s’élabore et s’éprouve de manière différente en cancérologie, en neurologie ou en psychiatrie. Les professionnels sont engagés à exercer une responsabilité qui conditionne la qualité même du rapport qui se développera pendant le traitement. Qu’en est-il de ce qui se dit et s’échange à travers une information à la fois juste, loyale et respectueuse de la personne comme de ses proches ?

 

Programme

9H30 • Ouverture

Emmanuel HIRSCH
Directeur de l’Espace de réflexion éthique de la région Ile-de-France, professeur d’éthique médicale, université Paris Sud

9H45-10H45Une éthique des passeurs des mots

Nadine LE FORESTIER
Neurologue, praticien hospitalier Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, AP-HP, docteur en éthique médicale, membre de l’EA 1610, université Paris Sud

Pause

11H20-12H45L’inquiétude du soignant : obstacle ou point de départ de la relation ?

Aymeric REYRE
Psychiatre, praticien hospitalier CHU Avicenne, AP-HP, docteur en éthique médicale, membre de l’EA 1610, université Paris Sud

Repas libre

14H-15H15Questions éthiques dans l’annonce anticipée de la maladie d’Alzheimer

Agnès Michon
Neurologue, praticien hospitalier Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, AP-HP

Pause

15H45-17h • L’Annonce du diagnostic post mortem

Jean-François Michard
Médecin légiste, Direction nationale de la médecine légale de Suède, service de médecine légale de Stockholm, docteur en éthique médicale, membre de l’EA 1610, université Paris Sud

Inscriptions

 

Procréation humaine - Histoire, pratiques scientifiques, éthique

Mercredi 20 mai 2015 – 9H-18H

Espace éthique /IDF – Paris • CHU Saint-Louis /APHP

Jacques Gonzales
Ancien pédiatre, professeur de médecine et de biologie de la reproduction, historien de la médecine

Depuis plusieurs années, l’idée que médecins et biologistes pourraient s’affranchir dans leurs pratiques et leurs recherches de toute règle éthique est confusément admise par notre société : les interprétations ont souvent pris le pas sur la relation des faits dans les médias, les acteurs politiques vivant de leur électorat en ont partagé les émois et épousé les souhaits. Nombreux sont ceux qui imaginent que les réflexions sur les PMA témoignent d’une modernité active et se flattent de considérations morales épanouissantes, alors qu’ils s’appuient sur des données historiques, qui remontent au maximum à la seconde guerre mondiale et/ou sur la peur du développement de certaines innovations technologiques.

Vers 1875, les inséminations artificielles intraconjugales déclenchaient débats et même querelles alors qu’elles étaient pratiquées déjà avec succès depuis des décennies. Dans les années 1920, des greffes de testicules et d’ovaires étaient effectuées pour « rajeunir » les organismes, accompagnées de réflexions sur le don potentiel d’ovocytes. On découvrait les gènes et pourtant l’eugénisme était né bien avant, au XIXe siècle ; cette théorie avait la faveur des autorités de l’époque avec l’organisation de congrès… mais elle a servi aussi de prétexte à des idéologies politiques qui ont meurtri les cœurs et estropié les esprits durablement. Le féminisme a imposé dans les années 50 la découverte de la « pilule » qui a servi à la légalisation de la contraception, en France, dans les années 60. Les banques de sperme, elles, sont nées d’une découverte de laboratoire accidentelle. La Fécondation in vitro, au contraire, a été le fruit d’une longue expérimentation humaine, menée avec méthode et détermination par un chercheur, Robert Edwards, qui a reçu le Prix Nobel, trente ans plus tard seulement, en 2010. Quand les premières lois françaises de bioéthique sont parues en 1994, le décryptage en cours du génome humain révélait que l’homme ne possédait pas 100 000 gènes, mais un nombre bien moindre. Finalement l’homme ne possède qu’environ 30 000 gènes, un nombre proche de celui d’animaux même primitifs comme la drosophile.  L’omnipotence de la génétique a dû reculer au profit de l’épigénétique : l’impact des facteurs environnementaux sur l’expression des gènes a fait émergé un « nouvel » idéal, « le bio », un certain retour vers l’ordre naturel de Jean-Jacques Rousseau, coïncidant avec le tricentenaire de sa naissance, fêté en 2012. C’est dire que l’éthique dite moderne est enracinée dans des faits souvent anciens, partiellement oubliés ou partialement compris.

Reconsidérer en détail des moments d’histoire pour en tirer des vérités éclaire par conséquent les positions éthiques contemporaines et certaines idéologies. Il y a nécessité de reconstituer avec objectivité l’historicité de nos connaissances, de comprendre les croyances qui se sont greffées sur elles, d’analyser l’élaboration de certaines théories nées de découvertes aux conclusions erronées ou inattendues.

À partir de quelques faits majeurs dont les dates s’échelonnent de 1875 à nos jours, cette première partie de cet enseignement servira à plonger dans les aspects éthiques qui ont jalonné l’histoire de la procréation humaine, pour mieux choisir aujourd’hui entre le possible et le souhaitable, l’éthique d’Hippocrate étant devenue insuffisante quoique nécessaire. La réflexion éthique doit se nourrir constamment des évènements historiques, se garder du poids de certains mots (clonage, manipulations génétiques), du choc d’images suscitées par des photos d’animaux transgéniques ou chimériques ou par des romans et des films nés de la fiction.

Inscriptions

 

 

Éthique et management

Vendredi 22 mai 2015 – 9H-18H

Programme complet via le lien situé en haut à droite de cette page.

Sous la direction de :

Pierre-Olivier MONTEIL
Docteur en philosophie

Trop souvent, les enjeux des conditions d’organisation du travail dans l’entreprise ont été négligés dans les approches éthiques. Elles constituent pourtant aujourd’hui un enjeu essentiel qui conditionne l’acceptabilité de processus décisionnels et l’adhésion à un projet dont les valeurs et les finalités doivent être partagées. Cette journée « Éthique, organisation et pratiques en santé » se fixe comme objectif de situer au rang de nos préoccupations cette autre dimension de l’activité soignante.

Sous la pression d’évolutions techniques et de contraintes économiques, les organisations - entreprises privées comme institutions publiques - sont aux prises aujourd’hui avec une demande croissante de sens portant sur les finalités collectives comme sur la signification individuelle du travail. La réplique, qui ne peut émaner uniquement du sommet de la hiérarchie, mobilise centralement le management, qui organise et anime l’activité au quotidien. Mais le sens que la ligne hiérarchique s’attache à communiquer n’est parfois pas moins problématique pour elle-même, qu’il s’agisse de le discerner ou de le faire accepter par d’autres.

Cette journée se penchera sur les prémisses d’une éthique du management dans le contexte hospitalier. On s’attachera à rechercher une intrigue qui ravive le sens de l’engagement au travail tout en réduisant les contradictions qui souvent opposent métier et vie personnelle, travail individuel et coopération, rapports hiérarchiques et aspiration à l’autonomie, sphère professionnelle et vivre-ensemble dans la Cité. Il s’agira moins de suggérer des techniques que de puiser dans la philosophie des approches qui permettent de voir les problèmes autrement, en quête d’un sens qui restitue aux situations une visée cohérente à partir d’une unité d’intention.

Inscriptions