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"Comment faire pour que l'annonce soit attentive à la singularité du patient, laquelle ne doit pas être confondue avec la particularité, de sorte que tout protocole, toute procédure, toute technique scientifiques semblent inappropriés ? Nous nous mettrons en quête d'une éthique de l'à propos, où intuition et raisonnement s'équilibreront, en un sens résolument montaignien."
Par: Eric Fiat, Maître de conférences en philosophie, université Paris Est Marne-la-Vallée /
Publié le : 18 Novembre 2013
Intervention enregistrée dans le cadre de l'Université d'été Alzheimer, éthique et société 2013 des 17, 18, 19 et 20 septembre 2013 à Lille.
Montaigne disait que « pour bien agir, il faut agir à propos ». Reprise ici du thème grec et plus précisément aristotélicien du kairos du moment opportun, de l'occasion propice pour agir. Il y a un moment où l'annonce serait inutile et prématurée, un autre où elle serait trop tardive et pas moins inutile. Mais comment saisir le kairos aux cheveux comme disait Aristote, quand on sait qu'il est souvent représenté comme un gros homme nu, enduit d'huile et presque chauve ? Comment saisir ce que Jankélévitch appelait « une apparition disparaissante, une disparition apparaissante » ?
Comment faire surtout pour que l'annonce soit attentive à la singularité du patient, laquelle ne doit pas être confondue avec la particularité, de sorte que tout protocole, toute procédure, toute technique scientifiques semblent inappropriés ?
Nous nous mettrons en quête d'une éthique de l'à propos, où intuition et raisonnement s'équilibreront, en un sens résolument montaignien.