L’imagerie opportuniste (IO) correspond à l’action volontaire d’extraire un biomarqueur de phénotype de risque, indépendamment de l’indication de l’examen. Elle utilise le plus souvent des algorithmes d’intelligence artificielle (IA). Par exemple, on peut effectuer une analyse opportuniste de densité osseuse à la recherche d’une ostéoporose lors d’une tomodensitométrie (TDM) thoraco-abdomino-pelvienne effectuée dans le cadre d’un accident de la voie publique. L’IO peut se concevoir dans le cadre du dépistage de masse, de façon systématique ou de manière ciblée sur des populations particulières, ou individuellement. Seul le recours aux outils d’IA permettra de passer à l’échelle populationnelle en automatisant les processus : IA de segmentation pour l’extraction des biomarqueurs, IA générative pour homogénéiser les constantes indépendamment des machines, pour restituer le compte rendu, organiser le parcours de soins des patients identifiés.
 

D’emblée, on peut remarquer que la limite entre IO et dépistage est très ténue et destinée à rapidement évoluer. Rappelons qu’un dépistage, quel qu’il soit, vise à détecter la présence d’une maladie à un stade précoce chez des personnes apparemment en bonne santé et encore asymptomatiques. L’IO se distingue de la découverte d’une anomalie fortuite, c’est-à-dire, d’une anomalie que l’on ne cherche pas a priori mais que l’on voit lors de l’analyse de routine sur un examen sans qu’il y ait eu une action complémentaire délibérée de la part du radiologue. Un exemple typique est la découverte fortuite d’une masse surrénalienne lors d’une TDM effectuée pour une appendicite ou un traumatisme abdominal. La découverte fortuite ne concerne qu’un seul individu et sort du champ du dépistage car il ne s’agit pas d’une démarche volontaire, anticipée et coordonnée sur une population donnée. Il est cependant nécessaire de souligner que ces deux « catégories », les images fortuites et l’IO, sont intrinsèquement liées à l’évolution technologique...