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texte
editorial
Mourir en paix
Par: R. Conso, Parent et bénévole, Hôpital San Salvadour, AP-HP /
Publié le : 20 Avril 2011
Le souhait d'une mort dans la dignité doit paraître préférable à chacun, mais aussi de mourir en paix. J'ai plusieurs fois eu l'impression que des personnes ne mouraient pas à cause d'un souci qu'elles avaient, et je suppose que bien des médecins peuvent en témoigner. Des personnes qui n'arrivaient pas à mourir sont mortes après avoir été rassurées : après avoir trouvé une réponse à l'angoisse qui les empêchait de "lâcher la rampe".
Mourir dans la paix, cela veut dire rechercher la ou les cause(s) de l'empêchement à la mort "naturelle". C'est un travail d'accompagnement psychologique et/ou spirituel. Mais demander à être "mis à mort" par peur de la souffrance ou de la dégradation des facultés, n'est pas forcément la bonne question... et n'est pas non plus une aide à la dignité de la personne qui serait chargée de "l'exécution".
Je crois aussi que si un instant la vie cessait de nous être donnée, nous mourrions. Je crois enfin que la vie nous est donnée pour être vécue et non pas par erreur. Mais c'est là une affaire de foi.
Il me paraissait important d’être à San Salvadour parce que je crois que nous devons apprendre à mourir et accepter de mourir tout au long de notre vie : déjà accepter de mourir à tout ce qui nous empêche de vivre, à tout ce qui nous empêche d'aimer. Accepter de mourir à toutes les béquilles qui nous paraissent indispensables comme le sont la plupart des affections psychosomatiques, mais aussi nos quêtes pour le pouvoir, l'autorité, la notoriété... et surtout, mourir à la rancune, à l'hostilité pour pouvoir naître au pardon envers ceux qui nous ont fait du tord, mais aussi pardon à nous-mêmes. Accepter de faire son deuil de toutes ses frustrations, de tous ses rêves avortés, de tous ses espoirs déçus. Les démarches de pardon et de deuil sont toujours intimement liées à celles d’une nécessaire renaissance. Je pense en particulier à une réflexion de Vladimir Jankélévitch disant de la mort qu'elle est « l'organe-obstacle de la vie ».
La maladie, c'est d'abord l'affaire du malade. Elle est souvent perçue par le malade comme étrangère à lui-même, mais je ne suis pas sûr que ce soit souvent vrai. Le rôle du soignant est d'être présent pour aider le malade à combattre la maladie sans doute, mais aussi à se réapproprier sa propre identité en relation avec la maladie.